EXPO —
MILA KISS – REQUIEM
24.10.2018 - 01.12.2018

Mila Kiss est une jeune réalisatrice d’origine hongroise née à Paris. Les tourments de son adolescence l’ont conduit à s’immerger dans un univers fait d’obsessions pour les fonds marins et leurs créatures, mais aussi pour les uniformes et les jeunes filles, où repassent les mêmes couleurs  – le bleu aquatique, le blanc d’un verre de lait, le rouge du sang.

Dans le générique de Requiem, un film réalisé à l’âge de 18 ans en 2016, on lit cette citation de 1839 de Guérin-Méneville : « Les requins étaient appelés au XVIIIe siècle Requiem ». Ces derniers, que Mila Kiss a regardés, étudiés et filmés, y occupent une place à part. Dans l’exposition présentée à la galerie Rue Antoine et qui en reprend le titre – REQUIEM – une ode funèbre à l’adolescence cohabite avec cette créature féroce et assoiffée de sang et de vie. C’est un espace en mutation où le corps lutte, s’affame et s’enfonce, avant de remonter en flottant. Où, à partir d’une collection de souvenirs et d’objets en devenir, se côtoient des poèmes réfléchissants, des bandes de boxe brodées, des roses fanées, une sirène et des requins filmés et désossés.

Kids after Kids #2

Il y a quelques années, on m’a demandé d’écrire un texte sur l’adolescence et l’art. Spontanément, j’ai pensé à Larry Clark, le seul artiste selon moi à la hauteur de l’équation et l’un des rares à avoir touché cet âge du doigt. Pour autant, les artistes et créateurs de cet âge de la vie sont pratiquement invisibles sur la scène artistique. Alors, abandonnant l’idée d’un texte faute d’acteurs,  je suis allée à la rencontre des concernés, de ceux qui sont engagés dans un processus de création qui grandit en même temps qu’eux. J’ai demandé et cherché autour de moi.

Une première rencontre a pu avoir lieu en 2016 avec Samuel Berrebi qui, alors âgé de 18 ans, venait de terminer un moyen métrage réalisé pendant son année de terminale. Les circonstances m’ont permis d’organiser une entrevue entre le jeune homme et Larry Clark, laquelle a donné lieu à une interview filmée et à un portrait photographique édité par la galerie en 2017.

Et c’est à l’occasion d’une seconde rencontre avec la jeune réalisatrice Mila Kiss, suscitée par Liza Journo, étudiante et journaliste, que je leur ai demandé d’imaginer toutes les deux une exposition intitulée « Requiem », inspirée de son premier film réalisé à 18 ans.

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